Pour Aïcha, la musique est un exutoire. Pour le public, c’est un pont, un lien spirituel avec Allah (Dieu). La chanteuse d’obédience islamique, auteure d’un album et deux maxi-singles, convie les mélomanes à son premier concert live le 23 avril prochain au palais de la Culture de Treichville. Le spectacle est prévu dans la salle François Lougah, à 15 heures. Si Aïcha Traoré demeure ancrée dans la spiritualité, elle est aussi libre d’esprit. D’où l’originalité de ses créations, avec une ligne mélodique qui lui est propre.
Pourtant, son histoire est celle des chanteurs dont les parents refusaient de les voir dans la musique. C’est une femme à qui la musique était interdite, à l’instar d’un certain Salif Kéita. Issue de caste noble en pays Malinké, la jeune femme originaire de Tengréla a néanmoins brisé les codes et suivi sa passion. Dans le ciel musical, l’ambition désormais est de trôner parmi les étoiles. Et elle se donne toutes les chances d’y parvenir par le travail, à commencer par ce concert test.
Au-delà des apparences, la musique d’Aïcha Traoré, grande admiratrice de la diva du Wassoulou, Oumou Sangaré, est fédératrice, puisqu’elle ne se cantonne pas qu’à la louange. Autant on peut danser sur ses notes reggae, autant on peut se laisser transporter par ses rythmes aux influences mandingues ou encore ses sonorités d’inspiration word music. Ses textes, son style de musique portés par sa voix mélodieuse créent une alchimie.
C’est après «La Croyance», son premier album en 2013, que la chantre est passée sous le label DisqueKone. Un choix qui lui a servi de catalyseur. Son maxi-single «Connaissons Dieu», paraît en 2017, lui ouvrant des portes sur des festivals, notamment au Mali, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire. Le nouveau maxi-single paraîtra le 24 avril, au lendemain de son spectacle live qui verra la présence des chanteuses Faty (Bénin), Doussou Bagayoko (Mali) et du duo d’humoristes Abouba et Zimam, connus sous le nom « Odienneka et Sénoufo » (Côte d’Ivoire).
«J’ai confiance en elle (Aïcha Traoré : ndlr). C’est une chanteuse qui a une voix, du charisme et elle est disciplinée. Elle a fait les scènes du Masa, du Djéguélé Festival, des Nuits atypiques de Koudougou au Burkina, du Festival sur le Niger au Mali, etc.», dit son producteur Dodo Koné.
Le plaisir que l’on prend à écouter des titres tels que « Môgôya », « Slama gnouman », « Souffrance de maman », « Djiguiya », « Toro », « La paix »... donnent un avant-goût prometteur du spectacle. Toutes choses que la chanteuse invite à découvrir dans la communion le 23 avril, au lendemain de la fête du Ramadan. Côté son et lumière, l’artillerie lourde est prévue avec Wendy & Co, la structure événementielle passée « maître » dans les mises en scène des concerts live.
François Yéo
