Chérile Owêléo. C’est un nom qui rime avec charme. Avec sa belle plastique, une belle voix, elle offre des prestations scéniques de qualité. Des performances pour une jeune carrière, qui donnent l’impression de voir une chanteuse possédant plusieurs années de métier. Et pourtant, la carrière musicale de cette jeune femme n’a démarré qu’en 2016.
Au-delà de la musique, Chérile est une militante associative qui se sacrifie pour des causes nobles. Présidente du Forum des Journalistes Africains, elle va, une fois de plus, démontrer sa générosité à l’occasion du concert qu’elle organise ce samedi 13 mai à Nanterre. A quelques jours de ce grand rendez-vous, elle s’est confiée à Top Visages Live.
. Bonjour Chérile. Ce samedi, tu seras en concert dans la ville de Nanterre pour venir en aide aux femmes. C’est la militante féministe qui est en action ou une artiste qui remplit un contrat de prestation ?
– C’est tout simplement la citoyenne consciente des problèmes que rencontrent les femmes. C’est donc une action de solidarité. J’avais envie d’une chose : déjà rencontrer mon public nanterrois, rencontrer les femmes parce que lorsque les femmes sont là, en général, leur maris sont présents et les enfants aussi. Et cette action de solidarité va nous lier d’avantage, on aura quelque chose en commun.
Au passage, il s’agira de soulager u tant soit peu ces femmes-là. voilà la démarche. Je suis pour la justice sociale, mais je ne suis pas une féministe acharnée. Et ce n’est pas non plus un contrat de prestation, car l’association qui organise le concert est une association que je préside.
. Tu es la présidente du Forum des Journaliste Africains (FJA). Peux-tu nous expliquer les objectifs de cette association ?
– Le Forum des Journalistes Africains (FJA), comme son nom l’indique, est un forum qui regroupe l’ensemble des journalistes africains. La majorité des associations sont des regroupements par identité. Par exemple, l’association des journalistes ivoiriens, togolais, béninois, etc.
Nous avons pensé à faire une association qui regroupe l’ensemble des journalistes africains pour pouvoir travailler de façon collégiale sur le continent et dans la Diaspora. Voilà la différence et le second objectif de cette association. Au-delà de travailler avec l’ensemble des journalistes, qu’il soient sur le continent ou dans la Diaspora, il s’agit de nous pencher sur les problématiques qui sont authentiquement africaines. Nous promouvons la renaissance africaine par l’éducation. Ça veut dire que nous avons décidé de passer à l’action après le constat que nous avons tous fait d’ailleurs que beaucoup de choses qui ont été écrites ou dites sur l’Afrique ne sont pas forcément vraies. D’ailleurs, la plupart du temps c’est faux. Nous avons décidé de rétablir ces vérités, de les enseigner à nos enfants, à nos jeunes frères et de promouvoir une Afrique nouvelle, fière d’elle, une Afrique qui sait ce qu’elle est, où elle va et qui donne tous les moyens à ses enfants pour pouvoir atteindre leurs objectifs d’épanouissement.
. Concrètement ?
– Nous voulons que plus jamais aucun obstacle ne bloque un jeune Africain dans sa tête. L’africain n’est pas une sous homme. C’est d’autant plus clair que nous sommes au centre de l’histoire. Beaucoup de peuple ont copié leurs écrits sur l’histoire de l’Afrique, sur ce qui existait déjà en Afrique, ils se sont basé dessus pour réécrire complétement l’histoire. Nous nous donnons ici la mission de rétablir ce qui est à réparer. Et à faire découvrir ce qui n’est pas forcement caché, mais dissimulé, un petit peu passé sous silence. Ce sont des choses comme ça que nous avons décidé de révéler pour être dans le vrai et donner de l’espoir aux jeunes générations.
. Avec ces objectifs, il aurait peut-être fallu que tu milite en faveur des actions destinées aux femmes en Afrique où il y a plus de besoins d’assistance par rapport aux femmes de la ville de Nanterre ?
– Ce qu’il faut savoir, c’est que l’une des actions n’exclut pas l’autre. Le fait de commencer par les femmes de la ville de Nanterre est une question de point de départ. J’habite cette ville, j’ai besoin de m’encrer dans cette commune pour pouvoir faire des actions. Et rencontrer mes mamans, mes proches de Nanterre parce que c’est là que je vis. C’est une action qui me parait beaucoup plus simple que d’aller d’abord sur le continent où je dois prendre des attaches, construire un projet avant d’arriver. Ça demande du temps étant donné que je ne suis pas sur place. Les deux ne sont pas mise en concurrence. Au contraire. Je vais commencer ici. Puis, accompagnée et soutenue par les femmes d’ici, je pourrai aller à la rencontre d’autres femmes dans le monde, notamment les femmes en Afrique en priorité.
. Espérons qu’un jour tu mettras en place de telles initiatives pour les femmes du contient africains ?
– Je dirais même que j’ai déjà commencé cette démarche parce que je suis en contact avec une association de Cocody, en Côte d’ivoire, qui œuvre dans l’autonomisation de la jeune fille. Dans le cadre de mon association LE DRESSING DES STARS, je suis également en contact avec une femme qui recueille les enfants de la rue, qui les nourrit, les habille et scolarise certains. Nous travaillons de sorte qu’elle puisse bénéficier de dons pour habiller ces enfants-là. Pour te dire que je fais déjà des actions sur le continent africain. En octobre dernier, notre association a fait don de livres et de vêtements a une association qui œuvre sur le continent.
. Comment doit-on t’accompagner pour aider ces femmes de Nanterre ?
– Pour m’accompagner, la première action est de prendre son ticket qui est à 30 euros. Il que les gens comprennent que plus ils vont payer les 30 euro, plus les femmes recevrons des choses en conséquence. Nous avons mis en place un tarif solidaire de 20 euro. Si tu penses que tu ne peux pas payer 30 euro tu paies 20 euro, il n’y a pas de justificatifs à donner. L’idée est de fédérer autour des causes des femmes sur la base de la bonne foi. Les tickets sont en vente en ligne. Pour toute personne qui souhaite soutenir l’action mais qui ne peut pas être au concert, elle peut acheter le ticket en ligne et l’offrir. Vous pouvez aussi faire un don a X montant sur le site. Tout est fait en sorte que tout le monde peut soutenir la cause soit en payant le ticket, en les offrant ou en faisant des dons et en invitant surtout ses proches à venir à la manifestation. Pour répartir les dons, cela se fera par tirage au sort le jour de la soirée.
. Et si tu nous parlais une peu de ta carrière ?
– Ma carrière est très jeune. Elle a débuté professionnellement parlant en 2016. Sinon, je chante depuis mon jeune âge. Dison 2016-2021 avec
Mais, avec le COVID, j’ai perdu deux de mes mentors. Cyriaque Bassoka qui a produit mon premier album « Le Grand Saut » et Amobé Mévégué un ami proche du Producteur qui avait décidé de prendre en main la promotion de cet album. Des émissions étaient prévues un peu partout en Afrique et la Première devait commencer sur France 24. Il m’avait encouragé d’aller à Abidjan rencontrer un autre ainé en la personne de Joseph Andjou qui m’a fait faire toutes les Radios et télé de Côte d’Ivoire. C’était donc une carrière très bien lancée avec des gens qui misaient sur moi et qui me donnaient de la visibilité. Tout s’est écroulé avec le COVID. Donc on reprend les choses là où on les avait laissées.
. De quoi parle ‘‘OZOUA’’ une de tes chansons ?
– ‘‘Ozoua’’ est le titre phare de l’album ‘‘Le Grand Saut’’. Ce titre a tourné en boucle sur les télévisions au Congo Brazzaville. Mais aussi sur les radios à Kinshasa. Il a même été classé à plusieurs reprises dans les hits. Il y a une entreprise gabonnaise qui a utilisé ce titre comme générique qui tournait à la télévision gabonaise.
C’est une chanson qui alerte la jeunesse africaine sur les dangers de l’immigration clandestine. Ce titre est très important pour moi parce qu’il permet de sensibiliser sur ce fléau qui est entrain de décimer l’Afrique.
. Quelle sera la suite pour toi après le concert de samedi ?
– La suite pour moi, c’est la sortie de l’album ‘‘Universal’’ début 2024. Il comprend une diversité de titres chantés en anglais, français et Bhété. Il y a même une reprise en libanais. C’est encore une autre étape pour aller conquérir le monde.
Interview réalisée à Paris par Albert Drogba Carino