Célébrée à Paris du 12 au 14 mai dernier, la 10e édition du festival Nollywood Week a permis de découvrir encore une fois le talent et la riche diversité du cinéma africain.
Au cours de cet événement culturel majeur organisé dans le 6e arrondissement, sur la centaine de films reçus, une trentaine ont été projetés au cinéma L’Arlequin. Bien entendu, la sélection s’effectue sur des critères de qualité, dont celle des images et du son. En plus des productions nollywoodiennes, c’est l’univers cinématographique africain qui est ainsi mis en vedette.
Au-delà de simples projections de films, le festival propose un programme fait de rencontres, d’échanges, de master class, des tables-rondes, des workshops et seances de networking.
La sélection des films prend en compte différents genres, allant des longs-métrages aux courts-métrages, en passant par les films d’animation. Chaque journée du festival offre un éventail de films en compétition, qui donne au public la possibilité de voter pour leur préféré.
Les organisateurs de l’événement estiment que 90% des films sélectionnés par le festival ont par la suite obtenu des contrats de distribution.
Selon le cofondateur Serge Noukoué, « l’industrie de Nollywood est dorénavant reconnue, courtisée et copiée ». Il regrette cependant qu’en France, « le cinéma nigérian reste largement absent » des salles obscures et que les chaînes publiques ou privées ne fassent pas la lumière sur ces productions en les diffusant. «Notre festival garde donc sa raison d’être», dit-il pour justifier la promotion de la Nollywood Week dans l’Hexagone.
Le Franco-ivoirien Jean-Pascal Zadi, invité d’honneur
Cette fête du cinéma a eu pour invité d’honneur l’acteur et humoriste franco-ivoirien, Jean-Pascal Zadi, auteur du film Tout simplement noir, sorti en 2020 et pour lequel il a reçu le César du meilleur Espoir masculin. Parmi les nombreux invités, cinéphiles et professionnels présents, il y avait également des célébrités telles que l’acteur français Olivier Kissita, la star de Nollywood Timini Egbuson…
Pour marquer ce 10è anniversaire, la comédie musicale Obara’M (de Kayode Kasum) et le court-métrage Love Language (de Uzoamaka Aniunoh) ont été choisis en ouverture.
Au rang des nouveautés, figure désormais Nollykids, une sélection destinée aux enfants. Elle leur permet de découvrir des héros proches de leur réalités. Un prix du jury a été également mis en place, pour la première fois, en plus du traditionnel prix du public.
Signe de l’expansion de ce projet, une édition africaine de la Nollywood Week est prévue sur le continent. Catalina Martinez Asumu, la Secrétaire d’État chargée de la Culture et du Tourisme et de la Promotion artisanale de la Guinée Équatoriale, a déclaré que son pays va accueillir et co-organiser cette première édition, du 23 au 27 novembre 2023, dans les villes de Bata et Djibloho. Okada Media, l’organisateur du festival a déjà effectué en septembre dernier un voyage pour évaluer le potentiel et l’intérêt du festival dans ce pays d’Afrique centrale.
Née au début des années 90, Nollywood est aujourd’hui la deuxième plus importante industrie cinématographique au monde après Bollywood, le cinéma indien. Il devance Hollywood, en produisant près de 2 000 films par an.
En Afrique, le cinéma représente aujourd’hui le deuxième secteur pourvoyeur d’emplois derrière l’agriculture. Le constat général cependant est que malgré cette progression fulgurante, il existe peu de salles et les films sont produits pour le marché de la vidéo. Néanmoins, la production se professionnalise et se diversifie avec des thèmes qui plaisent au public.
Palmarès édition 2023
• Genius in disguise (Prix du jury, mention spéciale du jury)
• Love Language et l’Employé du Mois (Meilleur court-métrage)
• Brotherhood (Mention spéciale du jury)
• Banni (Meilleur long-métrage)
• The Wild Flower (Prix du public)
François Yéo
