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Comment Aïcha Traoré a réussi son test du palais

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Au moment où elle descend de scène après environ deux heures de spectacle, dimanche 23 avril au palais de la culture de Treichville, pour Aïcha Traoré, c’est le soulagement ! Pour cause. Quand on est un artiste émergent, se produire en concert live comme celui-ci est toujours un pari qui se joue à pile ou face. Un pari qu’elle a su relever avec modestie, le dimanche soir dans la salle François Lougah.

Quelques minutes plus tôt, devant le millier de spectateurs réunis en symbiose, Aïcha a parlé aux cœurs. Puisque ses chants sont avant tout des messages d’espérance, de courage, de paix, surtout de foi. «J’ai connu beaucoup de souffrances. Ma mère a vendu du charbon pour pouvoir s’occuper de la famille», confie « la houra » entre deux chansons.

Parlant de patience, voilà 10 ans qu’elle a poli son art, exercé sa voix, affiné son talent, avant de songer à tester le résultat. Et le public le lui a bien rendu. Certains n’ont pas hésité parfois à rejoindre la chanteuse sur scène, à l’image de la Députée Mariam Traoré et sa suite. En toute fin de partie, ce fut une chorégraphie improvisée avec pour danseurs le public. Au milieu du froufrou des « bazins » colorés et parfumés aux encens, le clinquant des bijoux et autres coiffes sophistiquées de ces dames, Aïcha Traoré a eu son heure de « travaillement » qui en dit long sur le niveau de satisfaction des convives en pareille circonstance. Le show avait des allures d’une prolongation de la fête de l’Aïd-el Fitr, célébré le 21 avril.

Aux premières loges, Fausseni Dembélé (DG de la RTI), Dodo Koné (patron de DisqueKoné et producteur de l’artiste) et bien d’autres invités. L’affiche avait de quoi attirer le chaland avec Doussou Bagayoko (Mali), Faty (Bénin), Cheick Maïga, Abouba et Zimam (Côte d’iVoire)… en levée de rideau.

« Il y a beaucoup d’artistes au Mali. Si le choix d’Aïcha Traoré s’est porté sur moi, c’est un grand honneur. Elle est humble, respectueuse. C’est une artiste que j’aime beaucoup pour son rythme de musique surtout. (…). Quand j’ai reçu l’invitation, je n’ai pas hésité », révèle Doussou Bagayoko. Un avis partagé par Dodo Koné, qui a peut-être vu juste en misant sur la jeune chantre qu’il coache depuis 2017. « J’ai confiance en elle », déclarait-il, le 12 avril en prélude au concert.

En tout cas, l’auteure de « Môgôya », « Slama gnouman », « Souffrance de maman », « Djiguiya », « Toro », « La paix »... démontre par sa maîtrise scénique et sa créativité musicale qu’elle dispose des capacités à mener loin sa monture. C’était aussi l’occasion de présenter au public son nouveau maxi-single, après l’EP « Connaissons Dieu » (2017) et l’album « Croyance » (2013).

François Yéo
(Photos : Seydou Koné)

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