En prison, en France, depuis le 3 juin dernier à la suite des problèmes avec sa fille, Ferré Gola vient de lui adresser un message.
Interpellé le vendredi 3 Juin dernier à l’aéroport Roissy Charles De Gaule à Paris alors qu’il se rendait en Guinée pour un concert privé, Ferré Gola purge une peine de 3 mois de prison. Cela à la suite d’un jugement rendu par défaut, le chanteur n’ayant pas pu se présenter devant le juge.
En fait, l’affaire remonte à 2013. A cette époque, Ferré s’était aperçu que sa fille, Osias Gola, qui n’était qu’une mineure, s’exposait presque nue sur les réseaux sociaux. En bon père africain, il n’a pas hésité à ‘‘corriger’’ sa fille. Et il a rasé ses cheveux. Mais le chanteur congolais avait oublié qu’il n’était pas à Kinshasa, mais sur le territoire français et qu’en France, on ne touche pas aux enfants. La petite fille avait 13 ans, et les assistantes sociales ont porté plainte contre son père.
Plusieurs convocations lui ont été adressées ensuite afin qu’il réponde des actes commis sur son enfant. Mais, il semble que Ferré Gola avait changé d’adresse entretemps. La justice, quant à elle, a continué à envoyer les convocations à son ancienne adresse. Finalement, au bout de quelques années, la justice estimant qu’il a refusé de se présenter, l’a condamné par défaut.
Aujourd’hui, au fond de sa cellule de prison, le chanteur congolais semble effondré face à ce qui lui arrive. Il repense au comportement déluré de sa fille qui l’a conduit à réagir violemment. Conséquences, toutes ses activités artistiques sont à l’arrêt. Ses concerts annulés. Il devait être présent jeudi dernier au stade des Martyrs pour participer au grand concert du retour de Wenge Musica 4×4. Il a été le grand absent de ce rendez-vous historique.
Alors qu’il vient de boucler son premier mois enfermé à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, en France, Ferré Gola a adressé un message à sa fille Osias. Un message qui traduit toute sa douleur de père :
« Bonjour ma fille,
« Je t’écris depuis ma cellule où tu m’as envoyé croupir pour trois mois. Mon nom est Bataringe Gola Hervé, je suis artiste musicien congolais. Je suis le 3ème fils de ta grand-mère Marie Makiesse, une mère vaillante qui a travaillé dur pour donner une bonne éducation à ses enfants.
« Ma fille Osias,
Tes choix de vie et ta conduite m’ont poussé à bout et j’ai franchi une limite, celle de porter main à mon enfant. Je suis un artiste, une personnalité publique. Cette vie d’artiste m’a fait commettre certaines erreurs de jeunesse. Comme tu le sais, tu es l’une de mes 18 enfants. Je ne suis pas un homme parfait. Je crois même que j’ai beaucoup de défauts. J’ai levé la main parce qu’un père n’a pas vocation à voir sa fille s’exhiber sur les réseaux sociaux et cheminer dans une vie de débauche. Pour avoir essayé de te protéger, je me retrouve emprisonné à la suite de ta plainte.
Ma Fille Osias,
Je suis né au Congo, dans une famille pauvre. Je suis un enfant du quartier Bandal. Maman Marie Makiesse, ta grand-mère, s’est débrouillée pour nous éduquer. Elle n’a jamais fait la prostitution pour nous préparer le mpondu (feuilles de manioc). Nous n’avions rien comme biens, mais notre cœur était rempli de joie, de dignité et d’amour. Ma mère m’a appris à rester digne et fier de moi.
Faute de moyen, je n’ai pas pu faire de longues études. Je n’avais que ma voix pour changer le monde. Ferré Gola a travaillé dur pour intégrer le Wenge Musica en 1997. J’y ai appris les ficelles du métier. Parfois, je n’avais pas de sous pour me rendre aux répétitions. Je m’y rendais à pieds. J’ai connu des hauts et des bas. Je connais la douleur du mépris et de l’indifférence. Pendant ces moments difficiles, je n’avais pas mon père pour m’empêcher de faire certaines erreurs. »
C. Légende et C. Simba