Il se fait appeler Maestro Wendy-Bass ou tout simplement Joël, son prénom. Et pour lui, il n’y a pas de doute : «On naît avec la musique.» Le chanteur le pense d’autant plus qu’il affirme être né avec le rythme vissé au cœur. «Elle (la musique : ndlr) était déjà en moi, à ma naissance», dit-il.
Voilà plus d’une trentaine d’années, depuis sa première scène à Podium en 1987 que le natif de Zakpabéri (près de Fresco), pousse la chansonnette. Enfant, il a dû commencer par s’exercer en tapant sur des boîtes de conserve. Puis, à l’adolescence, il débarque à Abidjan en 1981.
«L’année suivante, je commence à fréquenter des petits groupes de quartier, avant de devenir choriste. Après Podium, j’ai côtoyé aussi les Mewlessel, Bailly Spinto, Aïcha Koné, Chantal Taïba… J’ai fait ma première télé en 1999, dans l’émission Première Game», se souvient-il. Joël se sent plus à l’aise avec la guitare basse.
Cependant, à partir de 2001, sa vie, tout comme sa musique, prennent un autre virage lorsqu’il rencontre le pasteur René Siaman Gueu qui l’initie à la vie chrétienne. Joël chante désormais pour Dieu, après son baptême dans l’église Buisson Ardent de Koumassi aux côtés d’une certaine Marya Adé.
Depuis la commune chaleureuse de Yopougon où il vit désormais, le musicien et chanteur songe enfin à sortir son tout premier album. Si l’idée lui est venue en 2018, ce n’est qu’en 2021 qu’il a fait sa première prise de voix. Entre son travail d’agent de sécurité et sa passion, Joël est à la recherche d’un producteur. C’est le manque de moyens qui a retardé son projet. Mais cela lui a laissé le temps de composer patiemment 6 chansons, usant d’un style qui surfe sur le reagge, la variété, le zouk.
« Vahni« , par exemple exhorte au pardon divin. «Je parle du péché de l’Afrique, parce qu’en tant qu’Africain, je peux dire que moi aussi j’ai péché par le sang indirectement. Faire couler le sang de son frère est le plus grave péché. Pourquoi y a-t-il du sang qui coule encore dans des pays ? On devrait vivre ensemble, en harmonie. Je demande à Dieu de nous pardonner.»
À côté de cette supplique, il y a des titres comme « L’Eternel est bon », qui reprend le Psaume 23 sur une rythmique de Kodjo Antwi. Ou encore « Rien à regretter », « Le chemin et la vie », « Cherchez l’Éternel », « Bâlé Lagô ».
À l’aise dans le live, Joël chante en godié et en français. Sa musique aux sonorités variées s’inspire de la Bible à travers laquelle il entend toucher les cœurs.
François Yéo