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Une Ivoirienne et ses invités illuminent San Francisco

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Poussière d’étoiles, strass et paillettes dans la Salle Verte du War Memorial, de la bonne vaisselle autour d’un défilé haute couture pour la bonne cause… L’ambiance était féerique à la soirée gala du samedi 17 juin 2023, marquant le clou du Modern Ethnic Fashion week (SF MODEFA) démarré depuis le 15 juin, dans l’État californien de San Francisco. Cet événement annuel de mode ethnique aux États-Unis s’est tenu dans la Green Room du War Memorial, avec des grands couturiers issus de six pays. Le but du dîner de charité est de financer des activités culturelles et parascolaires au profit des résidents de la baie de San Francisco, offrir des bourses aux jeunes de 5 à 17 ans, tout en soutenant les adultes vulnérables dont les vétérans de guerre en proie aux problèmes de santé mentale.

Collection de Fely Tchaco.

Durant trois jours, musique live, exposition d’art, ateliers, panels, remise de prix, etc., ont ponctué les festivités qui célèbrent les diversités culturelles, sur fond de partage et d’expériences.
Au bout de sept éditions déjà, SF MODEFA co-organisé par Fely Production et African Arts Academy, en collaboration avec l’association américaine OneVet OneVoice, est devenu un rendez-vous culturel majeur. D’où le soutien d’institutions locales influentes telles que la California Legislature (le Sénat et l’Assemblée de l’État californien), l’Assesseur du Comté de San Francisco, entre autres.

L’invitée d’honneur, la Trésorière de la Californie (variante francophone de Ministre du Budget), Fiona Ma était bien présente à la soirée, samedi. Habillée de son sourire aimable et d’étoffes accessoirisées du peuple gouro (ouest de la Côte d’Ivoire) elle s’est prêtée au jeu en ouvrant le défilé en tant que mannequin pour Fely Tchaco dont elle soutient la cause noble depuis le début : «Mon troisième engagement est de promouvoir les artistes. Ma mère était une artiste tellement talentueuse, donc j’ai une considération spéciale pour tous les artistes. Je me sens honorée d’être sollicitée pour soutenir Fely Tchaco et son Académie des Arts Africains», a-t-elle déclaré.

À l’instar de Courtney Ellington, Directrice exécutive de OneVet OneVoice qui a participé aux panels, Fiona Ma est impliquée activement dans la promotion de la culture. C’est le cas notamment dans la ville balnéaire de San Francisco, l’une des destinations touristiques les plus prisées au monde avec son célèbre pont rouge, le Golden Gate, la Silicon Valley, etc.

David Tupaz (Philippines)

Pour joindre l’utile à l’esthétique, sept designers issus de six pays ont présenté leurs collections, au cours du dîner-spectacle sous les dorures et lampions de la Green Room devant un public averti : il s’agit de Debbie Nghiem (Vietnam), Mario Benton (Oakland, USA), Tom Basler (San Francisco, USA), David Tupaz (Philippines), Miae Nelson (Corée), Mariya Milovidova (Ukraine) et Fely Tchaco (Côte d’Ivoire).

Debbie Nghiem (Vietnam)

Juste après la prestation de Fiona Ma, la collection de Fely Tchaco annonce la couleur avec une entrée en matière fracassante, inhabituelle… presque hors du temps. Dans le décor, comme une œuvre picturale ou un hommage à la féminité, un masque Zaouli se profile dans son costume traditionnel. La mise en scène fascinante tient à la fois de l’ingéniosité et de l’audace, car c’est une première dans un défilé international haute couture. Mais l’idée a plutôt bel effet sur l’assistance, et c’est tant mieux ! Le Zaouli, musique et danse traditionnelles gouro, est inscrit depuis 2017 au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Puisant ainsi dans le riche patrimoine du terroir, la designer native de Sinfra présente des modèles au charme exotique, 100% ethniques qui valorisent le « kamadjêh », la somptueuse étoffe gouro.

Miae Nelson (Corée)

Qu’elles soient amples, ajustées, décolletées, cintrées, fendues, imprimées, brodées, sans manches, moulantes, doublées ou smockées… les pièces de designers se sont succédées joyeusement sur la piste, sublimées par des dizaines de mannequins professionnels. En accord avec la thématique, l’imagination foisonnante des créateurs a donné libre cours au style ethnique, avec une touche d’élégance ou d’originalité tout en finesse. Créant ainsi un effet formidable, voire chaleureux, à travers des combinaisons exquises de motifs, de coupes, de couleurs et de textures qui s’adaptent à tous les goûts, les envies ou les silhouettes. Bref, un régal pour les yeux, pour un final tout à fait époustouflant ! 

Mariya Milovidova (Ukraine).

Crédit photos : Robert Silver
Maquillage & Coiffure : Ethel Reddy and Michelle Prior
Coiffure mannequins pour Fely Tchaco : Eugénie Zamblé-Lou

Mario Benton (Oakland, USA).

Le travail de l’Ivoirienne Fely Tchaco officiellement reconnu aux États-Unis

Rien n’était acquis au départ, pour cette artiste arrivée aux États-Unis à l’aube des années 2000. Grâce à son dévouement, aujourd’hui, Fely impacte positivement sa communauté et inspire par son travail. Elle a été honorée pour cela par l’État de Californie, entre les 15 et 17 juin, lors du SF MODEFA 2023.

Un Certificat d’Honneur lui a été décerné par Joaquín Torres, l’Assesseur de San Francisco, « pour l’impact de ses activités sur les habitants de la ville » (voir photo ci-contre). La promotrice du fashion show a eu également la reconnaissance de la Législature d’État de la Californie (qui regroupe le Sénat et l’Assemblée de l’État). Cette dernière lui a délivré un certificat en raison de son engagement à célébrer « l’unité et les échanges culturels entre les communautés de San Francisco et d’Abidjan ». En effet, les deux villes sont jumelées depuis 1986. Quant à la Trésorière d’État de Californie, Fiona Ma exprime sa reconnaissance à la Fondation Fely Tchaco, ainsi qu’à la chanteuse elle-même, pour avoir créé « un événement unique à San Francisco ». Des distinctions au ton élogieux qui boostent la détermination de Fely.

Artiste pluridisciplinaire (chanteuse, danseuse, musicienne, mannequin, designer, peintre…), Fely Tchaco met son génie créatif au service de la culture, depuis 1996, date de sortie de son premier album. Elle met un point d’honneur à valoriser l’Afrique et sa diaspora à travers ses créations, à l’instar de son académie dédiée à l’enseignement des arts d’inspiration traditionnelle. Une amazone de la culture dont la Côte d’Ivoire, son pays d’origine, peut être fière.

François Yéo

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